Jeune artiste bruxelloise baignant dans la musique depuis ses 11 ans, Aly Bass revient avec un nouvel album intitulé « Desperado ». Contrairement à son dernier projet trap, « Je 2 société », l’univers est plutôt aérien avec un côté planant et « caliente » dû aux sonorités très hispaniques. Après quelques complications avec les maisons de disques, un changement de label, en passant de Capitol à Sony, Aly Bass a sorti son nouveau projet le 31 janvier.

Féministe et artiste engagée dans la société, Aly Bass dénonce un phénomène assez répandu dans le rap. Le titre « Baby mama » parle du fantasme qu’ont certains artistes alors que leur réalité est toute autre. « Souvent les rappeurs qui parlent de meufs michtonneuses, en vrai ils ne gagnent pas vraiment d’oseille et ce sont les meufs qui s’occupent d’eux. Elles vont taffer et leur apporter les tunes au quotidien », avance la jeune artiste avant de poursuivre, « je suis engagée dans le féminisme parce que je trouve que la société est sexiste, il y a encore des femmes qui ne touchent pas le même salaire que des hommes alors qu’on est en 2020 ».

 

La question de la discrimination tient également à cœur la chanteuse. « En cours de sociologie, on t’apprend que dans 85% des cas, en fonction de ton milieu social, plus tard, tu te retrouves en gros avec la même vie. La société te laisse au même endroit. Si tu viens d’en bas, tu y restes et si tu viens d’en haut aussi, pour faire bref », conclut la jeune rappeuse.

La jeune artiste trouve son inspiration dans son propre vécu. « J’avais déjà écrit mon propre texte à 11 ans quand j’avais participé à Euro kids. Je disais que j’en avais marre de mes parents dans ma chanson parce que c’était l’âge où je me rebellais. Ma plume a évolué avec le temps. Comme les études, j’apprends au fil des années et avec l’expérience », confie Aly Bass.

La jeune artiste ne veut pas être placée dans une seule case. Chanteuse depuis petite, et ensuite rappeuse, elle avoue trouver ses aises dans les deux styles musicaux. « J’aime beaucoup le rap, quand je fais un son ça m’a dépensé, je sens que j’ai dit tout ce que je pensais et que j’ai déversé un peu ma haine », en poursuivant, « quand je chante aussi, j’apprécie la mélodie donc je n’ai vraiment pas de préférence et c’est pour ça que je fais les deux. Parfois il y a des gens qui veulent mettre dans des cases. »

 

« Desperado » est un projet solo sur lequel, à l’exception, se trouve un featuring avec le rappeur Gringe. La jeune chanteuse s’est toujours débrouillée seule et ne voulait pas qu’on puisse associer à ses compétences un homme qui la lancerait dans le domaine. Sans piston, elle a su faire sa place, unique et incomparable. « Un jour Kozbeatz, » le producteur qui a fait « appel manqué », avait une boucle avec un truc à moi. Il l’a fait écouter à Gringe qui voulait trop poser dessus et comme par hasard il y avait de la place pour un couplet. Du coup par la suite on m’a demandé si ça ne me dérangeait pas que Gringe ait posé parce qu’il le voulait trop et quand j’ai écouté le son je me suis dit que le son donnait bien. En écoutant le titre, je me suis dit qu’il collait trop à l’univers de mon projet parce que ce sont des prods qu’on avait fait dans la recherche de mon album. Je me suis que je n’allais ne pas mettre une barrière et ne pas mettre de feat vu qu’il était né naturellement », raconte la jeune artiste.

Avec un bon bagage artistique, la jeune artiste est bien partie sur sa lancée et ne compte pas arrêter de faire entendre parler d’elle.

Nihel Triki