Déjà la deuxième journée du festival de Dour 2018. Au programme : du Belge avec Isha, Angèle et Run Sofa, du poids lourd rap avec Booba et Joey Badass et de belles découvertes.
Les festivités ont commencé tôt et notre premier regard s’est tourné vers Isha en milieu d’après-midi à la Boombox. Le OG Bruxellois nous a offert une performance comme il en a l’habitude, sans tricher. Entre l’énergie de son tube Tosma qui déclenche des pogos incroyables et l’émouvant MP2M, seul assis sur sa chaise, il a parfaitement lancé notre journée de concert.
On vous prévient, on va en voir pas mal, car, gros point positif de cette édition, l’organisation des scènes a été revue pour que chacune soit accessible en 5 minutes. On a donc pu déambuler à travers les différents lieux, et notre prochain est Le Labo pour la pop aventureuse de Run Sofa. Le groupe carolo a rameuté quelques curieux venus découvrir leur musique. Une présence scénique indéniable et une musicalité envoutante ont permis à Run Sofa d’hypnotiser leur public.
On enchaîne ensuite avec la douceur d’Angèle, qui nous a charmés par son naturel et grâce à des inédits aussi qualitatifs que ses titres disponibles sur YouTube. Une nouvelle artiste qui met à l’amende beaucoup d’artistes expérimentés, communiant joyeusement avec son public conquis.
Last but not Least
La plus grande scène du festival d’une capacité de 20 000 âmes, j’ai nommé La Last Arena, a ce jeudi hébergé une grosse soirée rap. C’est le New Yorkais Joey Badass qui a ouvert le bal avec éclat. C’est étrange à dire, mais ça fait du bien de voir un rappeur qui rappe vraiment durant son concert. Joey découpe les mots et revient au boom bap ultra efficace de ses débuts, tout en jouant ses titres plus ouverts de son dernier album « ALL-AMERIKKKAN BADA$$ » datant de 2017. Pour conclure sa prestation enflammant la foule, il nous a offert un bel instant émotion avec des hommages, à son bro’ de toujours Capital Steez et à XXXtentacion, tous deux décédés tragiquement.
Puis Booba, présent pour la première fois à DOUR, fait une entrée triomphale, bouteille D.U.C à la main, qu’il gardera tout le concert. Après avoir annoncé n’être qu’amour quand il entend les brouilles entre supporters belges et français, il commence son show assez violemment avec des bangers efficaces (avant de jouer des morceaux récents planants). Parfait pour un festival, même si l’on a entendu pas mal de fans grincer des dents qu’il ne rappe pas des classiques pré 2010. L’énergie de Gato et les deux derniers morceaux « Génération Assassin » et « 92i Veyron » ont cependant bien conclu une performance en demi-teinte.
Après un crochet à Fakear, on a terminé la soirée en beauté avec The Chemical Brothers. Ils ne sont pas vraiment frères, mais viennent tous deux de Manchester et marquent depuis plus de 20 ans la pop culture avec de l’électro. Impossible de ne pas les avoir entendu, du jeu PES à des publicités multiples jusqu’à l’hymne des Jeux olympiques 2012, le duo est partout. Sur scène, une performance autant visuelle que musicale. La scénographie impressionnante embarque le public dans une dimension parallèle, semblable à celle expérimentée dans leur clip « Another world ».
On ira se coucher la tête ailleurs, bercé par la musique qui continue de se jouer un peu partout sur le festival, en attendant de nouvelles aventures demain.