Maroc (Madagh) 2014. C’est avec un sourire apaisé que je suis venu y poser mon cœur, à l’aube. Quelques soupirs définissant ma quiétude, loin de carcans dogmatiques, je pouvais enfin étancher ma soif de curiosité. Pour répondre à nos plus grandes aspirations de la vie, il suffit de dépasser les a priori que l’on nous jette souvent à la figure. L’être humain a cette faculté d’imposer ses croyances ne laissant aucune place à l’espace intellectuel de l’autre. Dans cette lutte d’intolérance, à chacun sa Vérité.

Fermer les yeux et laisser le monde disparaître de notre vue. Dans la tradition soufie, il est question de troisième œil, celui qui sommeille dans notre coeur. Celui qui absorbe les signes de l’universalité pour y déverser l’Amour dans toute chose. Venu chercher des réponses dans ce petit village modeste, je suis reparti avec les poches pleines d’interrogations. Portant sur la conscience cette énigme de la vie que je n’arrive pas encore à résoudre : comment pouvoir aimer sans condition, sans la vanité qui nous caractérise ? Je me pose souvent la question, à savoir finalement si le pardon n’était pas le palier suprême d’un Amour véritable, digne de pureté sans nom, dépêtré de tout égo. On m’a répondu que cette condition paroxystique demeurait dans le Transcendant qui, en chacun de nous, sème la miséricorde. Celui qui insuffle le pardon comme Il aime le rappeler à ses serviteurs dans le Livre Saint. Lors de nos dévotions, cette magnificence céleste imbibe nos conversations avec le Très-Haut. Bismillâh ar-Rahmân, ar-Rahîm (Au Nom de Dieu, le Miséricordieux, Le Très Miséricordieux). N’est-ce pas là le plus grand rappel divin quant à son affection pour l’humanité par son indulgence ? Parmi nos excès ainsi que parmi nos actes de bonté pratiqués avec mesure, Dieu est et restera Omniprésent.

Photos et retouches réalisées par Mektyb