« PDM » est l’intitulé du clip de Kery James réalisé par la directrice artistique Leila Sy. En écoutant les paroles, nous comprenons qu’il s’agit d’abréviations pour « pays de merde ». Ce titre fait allusion à ce que le président américain D. Trump a dit à propos de certains pays africains, lors d’une réunion à la Maison-Blanche : « «Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici?» Cela a fait le tour du monde et a scandalisé bien nombre de citoyens et de dirigeants. Bien que ce dernier ce soit excusépour avoir utilisé ce terme, il semblerait que certains artistes français comme Kery James, n’aient pas eu envie d’oublier cet événement. Il décide dans ce texte – en featuring avec Kalash Criminel – d’utiliser cette insulte afin de décrire le gouvernement américain.
Ce sont des paroles dures qui relatent certains événements reliés à l’histoire des États-Unis, qui sont mises en avant dans ce clip aux images qui relatent également des faits marquants à la société américaine. De l’histoire des Amérindiens à la guerre au Vietnam, c’est également les conditions des noirs africains qui sont dénoncées tout au long de la chanson. Plus que cela, Kery James en arrive à réaliser des comparaisons avec certaines réalités françaises qui s’apparentent beaucoup à ce qui se passe aux États-Unis et qui concerne les violences policières. Le cas d’Adama Traoré assassiné par des représentants de l’ordre au sein même de la gendarmerie, reste un dossier qui questionne et où une mobilisation considérable s’effectue depuis plusieurs années afin que justice soit faite.
« Qui sépare les enfants de leurs parents aux frontières ? », « aux États-Unis pour un flic, tuer un nègre c’est la norme », « J’ai vu, plus menteur que le dealer de ma rue, Colin Powell à l’ONU », ou encore « J’te passe pas la salam comme un Palestinien à Jérusalem » sont toutes des phrases qui évoquent des réalités propres à la politique américaine et qui viennent argumenter le discours du rappeur français, dans le fait que s’il y a bien un pays que l’on devrait traiter de « pays de merde », c’est celui que le président Donald Trump dirige actuellement.
Les paroles de l’artiste qui s’adressent au président actuel mettent en avant un gouvernement belligérant, responsable d’actions violentes à l’intérieur de cette nation, mais aussi à l’extérieur. L’auteur de ce texte va plus loin, il aborde l’utilisation de l’arme nucléaire qui est souvent utilisée comme un argument pour entrer en guerre avec d’autres pays – l’Irak subit encore les conséquences de la guerre américaine, et ce, depuis 2003, il y a eu plus d’un demi-million de morts et majoritairement des civils, femmes et enfants- il s’avère qu’il n’y a jamais eu d’arme nucléaire en Irak. Cependant, les seuls à avoir utiliser cette arme nucléaire, ce sont les dirigeants américains :
«Bombe nucléaire, qui sont les seuls à en avoir fait usage ? Dans toute l’histoire de l’Humanité, personne n’a osé faire un truc aussi sauvage. »
La représentation des États-Unis dans ce clip change radicalement de ce que l’on peut se faire comme idée de ce pays. C’est surtout parce qu’il s’agit d’une représentation du gouvernement américain qui est montré du doigt, et ce, par le biais de plusieurs époques et depuis la création de cette nation. Afin que ce travail artistique soit accessible à un plus large public, le clip est sous-titré en anglais.
BEN AISSA Ikram