Depuis la guerre civile qui a éclaté au Yémen en 2014, la population ne cesse de subir une crise humanitaire dégradante d’année en année. Alors que les houthis, soutenus par l’Iran et que les forces loyalistes portées par l’Arabie Saoudite se bombardent mutuellement, 75% de la population est dans un besoin urgent.
Un bref rappel
Plus de 10 000 civils ont été tués depuis 2015. Le printemps arabe a continué de faire fleurir ses roses remplies d’épines. Avec un semblant de liberté à la suite de la chute du président Ali Abdallah Saleh, les houthis se sont alliés au président déchu à partir de 2015 et se sont emparés de la capitale, Sanaa. Pensant que cette alliance allait leur garantir sécurité et pouvoir, Ali Abdallah Saleh a cependant rompu cette alliance en 2017. Pris de colère, les rebelles se sont emparés de la capitale entière et ont tué l’ex-président dans sa demeure. Depuis, le chaos règne et la population qui était déjà sous-développée, voit la situation s’empirer, notamment par une hausse de 30% de non-accès à l’eau potable, soit 70% à ce jour. Alors que les vies ne cessent de tomber, notamment à cause des bombes provenant de l’Arabie Saoudite, 60% de la population est en état d’insécurité alimentaire.
Toutes les dix minutes, un enfant meurt
Selon l’UNICEF, 1,3 million d’enfants souffrent de dénutrition aiguë au Yémen. Alors que le port d’Hodeidah représente 70% du passage commercial, l’insécurité et les barrages ont réduit l’approvisionnement (commercial et humanitaire) de moitié selon le Programme alimentaire mondial (PAM). Hervé Verhoosel, porte-parole du PAM a indiqué que « Les compagnies de navigation hésitent à se rendre au port de Hodeidah (ouest) en raison du degré élevé d’insécurité dans la ville ». Par ailleurs, l’ONU a indiqué que la guerre au Yémen a provoqué la pire crise humanitaire du monde depuis la Seconde Guerre mondiale.
Seule la moitié des établissements de santé du pays fonctionnent et donc les habitants souffrent en attendant que des personnes leur viennent en aide. Le manque d’argent étant également à l’origine du problème. Les moyens sont hors de portée des parents et enfants et le pays risque de vivre une troisième vague de choléra. Le traitement approprié n’est valide qu’avec une bonne réhydratation et les antibiotiques à cet effet. Cependant, les hôpitaux et les installations d’eau ne sont pas à l’abri d’attaques de guerre et sont endommagés par les frappes.
Un SMS envoyé, un enfant nourri
Sur son compte Twitter, UNICEF a annoncé qu’avec un SMS envoyé, YEMEN au 4342, un euro équivaut à 3 sachets Plumpy’Nut. Grâce à cet argent, un enfant peut être soigné de malnutrition aiguë. Le principe est simple. Plumpy’Nut, une pâte à base d’arachides contenue dans un sachet, est ingurgitée par l’enfant, et ce, sans y ajouter de l’eau. Les risques de proposer des produits devant être dilués pourraient apporter d’autres maladies ou les aggraver étant donné que certains conduits ou puits sont infectés à la suite des dommages causés par l’aviation guerrière. Ils ne doivent pas la chauffer également. Un traitement total d’un mois pour un enfant est élevé à 37€ et peut ainsi sauver la vie d’un enfant.
80 civils sont tués par semaine et les chiffres ne vont pas diminuer. De son côté, la Belgique compte apporter son aide. Une aide humanitaire supplémentaire de 5,5 millions d’euros est attribuée au Yémen, ont annoncé le vice-premier ministre belge ainsi que le ministre de la Coopération, Alexander de Croo.
Le soutien vient également de la population. Sara, étudiante en médecine et citoyenne belge, a lancé une pétition à l’attention du Roi, du ministre des Affaires étrangères et des députés de la Chambre. Elle soutient la cause en affirmant que « cette pétition a été jointe aux lettres afin que nous puissions tous exprimer notre désaccord face à de tels faits et qu’ils réalisent que nous sommes nombreux à nous soucier du sort des Yéménites. », conclut la jeune étudiante.
Voici le lien de la pétition qui n’est valable que lorsque la signature est validée dans la boite mail.