Eddy de Pretto détonne dans le paysage artistique français. Médiatiquement, tout est allé très vite pour l’auteur-interprète de 24 ans. Après son EP « Kid » qui lui a valu un beau succès critique, il fut nommé aux Victoires de la Musique française dans la catégorie « Révélation de l’année ». En mars dernier, il passait à l’étape supérieure avec son album « Cure ». Bingo ! En première semaine, 13 500 exemplaires s’étaient écoulés, prenant la tête des meilleures ventes lors de sa sortie.


Il faut dire que la presse française n’avait d’yeux que pour le gamin de Créteil. Eddy a multiplié les apparitions à la télévision, de Quotidien à On n’est pas couché en passant par France 2. Tous ont été séduits par sa prestance, et ne le cachons pas, par son profil atypique.

Un charme sûrement naturel, mais qu’il a su travailler. Encouragé par sa mère à explorer différents domaines artistiques, il s’essaye au théâtre et au piano très jeune, avant de prendre la voie judicieuse d’une école artistique, à Paris.

Parlons de musique, la sienne est hybride et n’obéit à aucun code. Certains s’obstinent à le classer dans la catégorie rap, il oscille plutôt entre la pop urbaine et la chanson française. Le concerné ne se cantonne pas à un genre et veut dépasser ces standards avec son œuvre. Si les mélodies sont efficaces et son interprétation impeccable, c’est par ses textes qu’Eddy de Pretto se démarque le plus.

Dans « Cure », le blondinet s’affranchit des codes et dénonce l’aliénation sociale. Celle qui exige de la virilité de la part des hommes. Se fondre dans un moule, Eddy a dû le faire toute sa jeunesse pour se protéger, jusque dans le cercle familial. Mais également lorsqu’il fréquentait les gamins de son quartier à Créteil : « Moi j’ai grandi dans l’attitude où on fait style avec ses doigts » lance-t-il dans «Desmurs ». La nouvelle coqueluche de la variété française est gay, et il l’assume sans équivoque. Mais Eddy ne veut pas pour autant devenir l’étendard d’une cause. Ses textes parlent pour lui. Comme tout auteur, il aspire simplement à extérioriser ses blessures enfouies et parler de son histoire.

Pour en apprendre davantage sur ce personnage complexe, nous avons rencontré Eddy de Pretto pour un entretien intense. Rencontre. Par ailleurs, Eddy de Pretto sera en concert en Belgique le 5 mai (Nuits du Bota), le 5 juillet au Festival Les Ardentes ainsi que le 25 août aux Solidarités de Namur.