Le journaliste Nadir Dendoune constate avec beaucoup de tristesse que l’immigration algérienne en France a souvent été racontée et filmée sous le prisme de la main d’œuvre, des ouvriers ou des hommes. C’est sur base de ce constat que lui est venue l’idée du documentaire appelé « Des figues en avril ».

Journaliste, voyageur et écrivain, il est aussi le fils de l’héroïne de son documentaire « Des Figues en avril ». Un documentaire qui retrace le parcours de sa maman, Messaouda, 82 ans qui a passé 58 ans de sa vie dans une banlieue de Seine-Saint-Denis.

Pendant 57 minutes , Messaouda nous raconte son histoire, qui est surement celle de beaucoup de femmes. Un récit plein de tendresse, qui voyage entre sa langue maternelle le Kabyle mélangé au français.

L’histoire de la famille de Messaouda, est aussi celle aussi de nombreuses familles algériennes du temps de la colonisation française. Le père de Nadir, Mohand, est venu en France avec de nombreux travailleurs immigrés dans les années 50. Il habitera Saint-Denis. Deux années après il se marie avec Messaouda qui le rejoindrait huit ans plus tard en 1960 en France. Débute alors une histoire d’exil, de manque et de déracinement.

Ce récit ne revendique pas, mais vient combler un espace vacant dans les récits de l’immigration. Ce récit ne décrit pas l’histoire Franco-Algérienne dans les grandes lignes, mais dévoile les détails de cette histoire noyée dans la masse des dates historiques.

Figues en avril

Ce documentaire est aussi une manière pour le journaliste Nadir Dendoune de se défaire de l’idée que le monde du cinéma ne peut être celui des pauvres. Après avoir écrit plusieurs livres, dont « Nos Rêves de pauvres » paru en 2017 (éd. J.-C. Lattès), le voilà au cinéma avec ce documentaire que nous vous invitons à voir à l’Espace Magh le 20 octobre 2018 à 20H.

Yousra Dahry